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Tendresse et admiration dans Jane Campion, la femme cinéma

Dernière mise à jour : 23 mai 2022

Non plus avec un film qu’elle réalise, mais avec une rétrospective dont elle est le sujet, Jane Campion fait son retour à Cannes sur l’écran de la salle Buñuel. C’est donc dans le Palais des Festivals, où a d’abord été reconnu son talent il y a une trentaine d’années, qu’elle se voit consacrer un documentaire signé Julie Bertuccelli. Retraçant le parcours de la réalisatrice néo-zélandaise, l’œuvre de la cinéaste enchaîne les entretiens et extraits de film pour tirer le portrait d’une pionnière du cinéma.


S’ouvrant avec la performance de la petite Sweetie, du premier long-métrage de la réalisatrice, ce documentaire réussit à exprimer avec brio ce qui fait la singularité de son sujet. Sur un fond foncièrement féministe, la carrière de Campion est relatée avec une intention particulière portée sur l’influence de son genre dans le milieu où elle évolue. L’intitulé de l’œuvre la désigne déjà comme porte-étendard des autrices du cinéma, et à juste titre ; le travail de Julie Bertuccelli met en évidence ses exploits et tours de force, ne compromettant jamais sa vision. Parfois accusée de « grossièreté » ou « d’incompétence », la femme cinéma n’adhère pas à la masse et ne se plie pas à la volonté du grand public. Avec des exemples toujours parlants, nous découvrons son plaisir au clivage et son acuité romantique.



Avec habileté, le documentaire conjoint les différents thèmes composant l’œuvre de Jane Campion à l’évolution de sa filmographie. Entre la sexualité, le mutisme féminin et le rapport à l’enfance, les extraits ne se perdent jamais dans un brouillon imprécis, mais s’inscrivent dans un cheminement biographique pertinent. Même ses courts-métrages sont de la partie, présentant la voix encore bourgeonnante d’une cinéaste cherchant ses repères. De ses films étudiants à ses Palmes d’Or, les progrès techniques sont évidents à l’écran, mais tous parviennent à exprimer la même individualité, sans concession. De plus, l’humour et la présence d’esprit de la réalisatrice font de ce visionnage, une expérience constamment divertissante et révélatrice. Parfois cinglantes, souvent curieuses, et toujours honnêtes, ses paroles ne sont jamais réduites au silence, et avec elle, Bertuccelli les clame haut et fort.



Avec la dissertation de cette dernière, le statut novateur de Jane Campion est consolidé et un hommage des plus soignés lui est accordé. Optimiste et enjoué, ce documentaire donne la parole à une artiste décidemment pleine d’espoir. Celle qui a brisé le plafond de verre, a déjà atteint le Panthéon de la Croisette.


Conrad

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