Réalisé notamment à partir des mémoires de la veuve Joanne Woodward, cet opus des Last Movie
Stars revient avec vigueur et sensibilité sur la carrière du regretté Paul Newman, l’une des égéries
hollywoodiennes dirigées par Brooks, Rosenberg et George Roy Hill sur cinq décennies.
La particularité de ce documentaire est de conjuguer éléments de vie publique et éléments de vie
privée sans que cela ne formate les chapitres. La construction s’avère bien plus enjouée que cela, elle s’articule presque exclusivement autour de la vie de couple de Newman et de Joanne Woodward et la met en parallèle avec la vie sous les feux des projecteurs. George Clooney entre autres, s’est présenté pour la narration du documentaire, et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est sobrement écrit, et dans l’ensemble très bien narré. Les hauts et les bas de la vie de Newman se tutoient sans tabou, de Hawke lui-même à Vincent d’Onofrio, en passant par Sam Rockwell. Un parti-pris tout à fait pertinent et à suivre, écartant tout éloge abusif vis-à-vis de l’acteur. On revient tout aussi pertinemment sur sa relation avec Woodward tout particulièrement, les secrets de la longévité de ce couple historique, ou encore comme rarement. En outre, nous revenons sur ses ennuis de dépendance, ainsi que sur ses engagements au sein du mouvement pour les droits civiques nous permettant de le découvrir placé aux côtés de figures emblématiques du mouvement telles qu’Harry Belafonte et Martin Luther King.
S’il fallait exprimer un regret, ce serait la relative indifférence par laquelle le film évoque la fin de
carrière et de vie de l’acteur, certes moins tumultueuse que le reste mais qui n’aurait pas été
inintéressante. En outre, à défaut d’être exhaustif, c’est suffisamment fouillé pour retenir l’attention
jusqu’au bout.Un hommage tout ce qu’il y a de plus sincère, porté par les considérations de Hawke et consorts à la fois touchantes et prêtant souvent à sourire et qui donnent envie de voir les prochains épisodes de la saga consacrées aux étoiles sacrées hollywoodiennes.
Thibaut